115 lits pour près de 3 500 personnes à la rue à Anvers : une capacité d’accueil de nuit insuffisante

Critères de sélection : Qu’on soit malade ou vulnérable, peu importe. Sans-papiers ? Pas de lit. 

La politique d’aide aux personnes sans-abri de la ville d’Anvers ne prévoit un hébergement pour les personnes sans titre de séjour que pendant les mois d’hiver, mais ce dispositif hivernal s’est arrêté le 31 mars. Depuis le 1^er avril, le centre d’accueil pour personnes sans papiers a fermé ses portes jusqu’à novembre prochain.

90 personnes, dont 15 femmes, ont été mises à la rue. "Dans d'autres grandes villes comme à Gand et à Bruxelles, on évalue d’abord le niveau de vulnérabilité de la personne (état de santé, âge, etc.). A Anvers, c’est la ‘situation administrative’ qui détermine l’attribution d’un hébergement. La conséquence : des personnes très vulnérables n’ont plus droit ni à un lit ni aux soins médicaux qu’elles recevaient pendant l’hiver », explique Anneleen De Maeyer, coordinatrice de projets pour Médecins du Monde à Anvers.

De plus en plus de personnes sans-abri vulnérables se tournent vers Médecins du Monde

Depuis la fermeture du centre d’accueil hivernal à Anvers, Médecins du Monde a constaté une augmentation du nombre de personnes sans-abri particulièrement vulnérables : "En quelques jours, au moins 19 nouveaux patients ont frappé à notre porte. Personnes atteintes de diabète, de maladies cardiaques, ayant des membres fracturés : chacune d’entre elles sont fragilisées, physiquement ou mentalement ». 

Médecins du Monde appelle les autorités locales (Anvers) à :

• Tenir compte de l’état de vulnérabilité de la personnes sans-abri dans sa politique d’hébergement
• Augmenter  le nombre de places au sein des centres d’hébergement pour personnes sans-abri, et renoncer à la logique de dispositif hivernal
• Abandonner une politique d’hébergement qui se base sur des critères liés au statut administratif

Les personnes sans-abri ont besoin d’un logement, même après le 31 mars.