Mali
Urgences & Crises
Médecins du Monde s'alarme sur la crise humanitaire oubliée au Mali
Le Mali fait face à une situation humanitaire catastrophique, dont on ne parle pas assez.
6.4 millions de personnes ont besoin d'aide.
6.4 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire au Mali (près d’une personne sur trois dans le pays) (OCHA, janvier 2025). Suite à la situation sécuritaire très tendue dans plusieurs zones du centre et du nord du pays (Tombouctou, Kidal, Menaka, Gao), liée à la présence de groupes armés non-étatiques et des forces armées maliennes, des milliers de personnes se voient contraintes de fuir (en particulier des femmes et des enfants).
Fin 2024, le nombre de déplacés internes, installés dans des ‘sites de regroupement spontanés’ ou accueillis par des familles, a atteint plus de 378 000 personnes (OCHA, janvier 25). De plus, le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile (originaires d’autres pays d’Afrique de l’Ouest), ainsi que celui des réfugiés et déplacés internes maliens qui retournent au Mali, a augmenté de 115% (plus de 191 000 personnes). Dans ce contexte d’insécurité, et pour d’autres raisons notamment culturelles, ces personnes ont difficilement accès à l’aide humanitaire.
« Les personnes que nous rencontrons dans les zones de Gao et de Menaka ont besoin de soins de santé, d’un accès à l’eau potable, de nourriture, d’un logement et de protection. Dans certaines zones, comme par exemple dans la région de Menaka, nos équipes médicales ne peuvent se déplacer à 5 kms de la ville. Il y a trop de risques de kidnappings, d’enlèvements et de violences des groupes armés. Nous continuons d’intervenir, via des partenaires, mais les populations de ces zones sont de plus en plus délaissées », s’alarme Federico Dessi.
« La situation est particulièrement préoccupante pour les personnes déplacées, qui ont tout quitté et n’ont plus rien. Dans un contexte où les hommes sont régulièrement menacés de recrutement forcé, ils doivent fuir, et laissent alors les femmes et les enfants sans protection, exposés aux risques de violences », commente-t-il.
En plus de l’insécurité qui sévit et des difficultés d’acheminement de l’aide humanitaire, le pays subit de plein fouet les effets du changement climatique. En 2024, 450 000 personnes (source OCHA), principalement des femmes et des enfants, ont été affectées par des inondations de grande ampleur, sur l’intégralité du territoire malien. Des milliers de personnes ont dû se déplacer et ont tout perdu. Par ailleurs, le pays est toujours menacé par la sécheresse : « qui risquerait de plonger des milliers de personnes dans une situation de malnutrition aigüe », ajoute Federico Dessi. « Il s’agit d’une situation humanitaire catastrophique et d’une crise oubliée », il conclut.
Notre intervention :
Au Mali, Médecins du Monde intervient à Menaka (avec le soutien de USAID), Gao (soutien de ECHO) et Kita (soutien de la DGD) où elle favorise l’accès aux soins de santé primaires et secondaires, les soins nutritionnels, la prévention et l’assistance aux personnes survivantes de violences basées sur le genre.
L’organisation y appuie les structures de santé encore fonctionnelles ou déploie des équipes mobiles afin que les personnes qui vivent dans des zones reculées ou trop dangereuses puissent avoir accès aux soins.
A Gao, grâce au soutien de ECHO, entre mai 2024 et avril 2025, Médecins du Monde apporte des soins de santé et un soutien nutritionnel aux communautés d'accueil et aux personnes déplacées internes. L'organisation:
- fournit des soins de santé, administrer des vaccins (rougeole), accompagner l'accouchement de plus de 3200 femmes mettre en place des cliniques mobiles.
- assure le dépistage nutritionnel auprès d'enfants de moins de cinq ans et prendre en charge des cas de malnutrition aigüe et sévère parmi les enfants de moins de 5 ans
- détecte et prend en charge (au niveau médical et psychologique) des victimes de violences basées sur le genre (notamment via le projet "guichet unique").
- met en place un stock de contingence qui a notamment été utile lors des inondations sévères de 2024.
A Kita (avec le soutien de la Coopération au développement belge) et à Gao, Médecins du Monde soutient le projet « One stop center », un ‘guichet unique’ de soins intégrés où les victimes de violences basées sur le genre peuvent bénéficier d’une aide médicale, d’un soutien psychosocial et d’une assistance juridique.
De plus, nos 9 équipes mobiles se déplacent auprès des personnes vivant trop loin des centres de santé, ou dans les camps de déplacés internes, afin de leur fournir des soins médicaux.
En 2023, lors de ses campagnes de dépistage et de traitement de la malnutrition, de la tuberculose, du paludisme et du VIH/SIDA, Médecins du Monde a mené plus d'un demi-million de consultations l'année dernière.
Photo © Seyba Keita
Sur la visite de Federico Dessi au Mali
Federico Dessi s’est rendu au Mali à Bamako et à Gao.
Il a notamment participé à une séance de sensibilisation (santé et violences basées sur le genre) destinée aux femmes dans un campement de personnes déplacées internes, a visité un centre de santé communautaire soutenu par Médecins du Monde, le ‘guichet unique’ et le centre de santé de référence de la ville de Gao.
Il est disponible pour aborder les divers enjeux liés à la crise humanitaire au Mali :
- Difficulté de l’acheminement de l’aide humanitaire (qui s’expliquent par l’insécurité mais aussi par des raisons culturelles et autres à développer)
- Insécurité et déplacements de populations
- Mouvements migratoires circulaires au Mali
- Changements climatiques et impact sur la population
- Besoins des populations maliennes et en particulier des personnes déplacées
- Notre intervention en tant qu’ONG humanitaire médicale sur place
Contact presse
Elise Cartuyvels 0491 53 54 93
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