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Belgique
Santé et droits sexuels et reproductifs
Proposition de loi sur l’avortement : non à plus d'exclusion des femmes en situation vulnérable
Le non à la nouvelle proposition concernant l’extension du délai pour l’avortement pousse des milliers de femmes davantage dans le désespoir. « Ce refus est une honte pour les droits des femmes et pour les 6 millions de femmes dans notre pays. Mais pour les femmes en situation vulnérable dans notre pays, c’est une catastrophe. »
Les personnes en situation vulnérable et sans accès aux soins sont administrativement pénalisées dans notre pays depuis des décennies. C’est ce qui ressort d’un rapport d’enquête de Médecins du Monde, soutenu par, entre autres, les centres flamands d’avortement (LUNA) et tous les centres francophones de planning familial.
Les personnes sans accès aux soins doivent demander l’autorisation du CPAS pour un avortement
En raison de leur statut particulier, les femmes sans accès aux soins sont en effet contraintes de demander l'autorisation du CPAS pour une interruption de grossesse. Ce qui est déjà en soi répréhensible, mais elles se retrouvent de plus par la suite submergées par des procédures administratives qui peuvent prendre jusqu'à 9 semaines : “La loi actuelle sur l'accès à l'avortement pour les femmes sans accès aux soins les oblige à mener jusqu'à 10 entretiens différents, à passer par 8 guichets différents et parfois à attendre jusqu'à 9 semaines avant que le CPAS leur accorde (peut-être) l'accès à l'avortement.” explique Stefania Paracchini, référente Santé et Droits Sexuels et Reproductifs chez Médecins du Monde.
En raison d'une politique discriminatoire, les femmes vulnérables dépassent le délai de 12 semaines
En raison de cette procédure administrative lourde et chronophage, ce sont précisément les femmes les plus vulnérables qui dépassent régulièrement le délai maximum de 12 semaines. Elles sont alors soit obligées de rassembler des fonds pour se rendre aux Pays-Bas, soit pire encore, forcées de mener à terme une grossesse non désirée. Et cela alors que dans ce groupe, les grossesses non désirées suite à des violences sexuelles sont plus fréquentes.
Espoir déçu
La nouvelle proposition de loi portant sur l'extension du délai à 18 semaines avait suscité de l'espoir parmi des organisations comme Médecins du Monde, qui accompagnent ces femmes au quotidien. « Nous espérions mettre un terme à la course administrative et discriminatoire contre la montre à laquelle nos patientes sont constamment confrontées. Aujourd'hui, nous constatons qu'il n'y a aucune amélioration en vue, malgré le large consensus scientifique, malgré l'avis du comité d'experts indépendant, malgré la réalité sociale des femmes vulnérables dans notre pays. Avec cette situation, la Belgique se trouve de plus en plus en queue de peloton en Europe en matière de droits à l'avortement et de droits des femmes. »
Médecins du Monde continue d'aider les femmes sans accès aux soins et ayant une demande d'avortement, même si cela signifie que nous devons utiliser nos propres ressources pour les aider ou que la loi nous oblige à nous rendre aux Pays-Bas parce que notre pays refuse de mettre fin à une législation obsolète et discriminatoire.
Contact presse :
Muriel GONCALVES
COMMUNICATION & PRESSE MEDECINS DU MONDE
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