Mpox en RDC : L’épidémie toujours menaçante, Médecins du Monde reste mobilisée

La formation du personnel de santé est au coeur de l’intervention de Médecins du Monde dans la lutte contre Mpox. Grâce à un financement du Centre de Crise et de soutien (CDCS) de l'ambassade de France, Médecins du Monde a pris en charge la formation de 66 membres du personnel de santé pour la détection et la prise en charge des cas, y compris la prise en charge psychologique. 

« Médecins du Monde nous a formé.es pour que nous puissions connaitre cette maladie : les signes cliniques, les modes de propagation, les complications et comment on peut l’éviter. Nous sommes maintenant outillés, nous avons compris que nous devons d’abord nous protéger et protéger les autres. » Jean-Claude Ziluga Mudumbi, infirmier.

Miser sur la communauté

Médecins du Monde a également formé 100 nouveaux Relais communautaires et 20 leaders communautaires sur la communication autour de la maladie. A travers ces personnes-ressources, c’est l’ensemble des communautés qui se mobilisent pour la lutte contre MPox. Au total plus de 70.000 personnes ont pu être sensibilisées.*

« Notre rôle est de montrer à la communauté le risque et la manière de l’éviter. Pour lutter contre Mpox, nous expliquons les signes, son origine, comment le contourner au niveau communautaire, concevoir les messages à transmettre à la communauté, comment orienter ceux qui sont atteints. Il faut faire comprendre aux personnes que ce sont les cliniciens qui doivent déterminer si c’est un cas de Mpox ou toute autre type de pathologie. » François Gali Ngengele, superviseur communautaire.

De l’animal à l’homme 

Comme Ebola et le Covid-19, l’épidémie Mpox est une zoonose, une maladie transmissible des animaux aux humains. La transmission intrahumaine du virus se produit par contact étroit, comme le toucher, le baiser ou les rapports sexuels.

Médecins du Monde est engagée dans le programme One Health qui fait le lien entre santé animale, humaine et environnement. C’est la raison pour laquelle 20 agents de santé animale ont été formés parmi les 66 membres du personnel de santé de Katana. 

François Gali Ngengele, superviseur communautaire : « Nous avons remarqué que le risque sanitaire élevé est causé par la faible coopération entre les trois volets de la santé : animale, humaine et environnementale. C’est pourquoi nous parlons d’UNE SANTÉ ou SANTE UNIQUE pour faire face à ce qui attaque l’homme, ce qui attaque l’animal et ce qui attaque l’environnement. »

Des lits, des tentes et du matériel de protection

Pour augmenter la capacité d'accueil des patient.es dans les centres de prise en charge Mpox de Katana, de Lwiro et de Kavumu, Médecins du monde a offert 60 lits d'hospitalisation, 60 matelas, 100 couvertures et 120 draps, ainsi que deux tentes de 72m².

Mais du matériel pour la prévention et le contrôle des infections a aussi été acheminé dans les centres de santé : 1.500 morceaux de savons de 100g, 40.000 paires de gants, de 2000 blouses jetables, 225 kg de granulés de chlore, 70 poubelles, 30.000 masques de protection, de 30 dispositifs de lavage des mains, 120 moustiquaires et 60 paires de bottes. 

Enfin, depuis le 4 octobre, trois repas par jour sont offerts pour les patient.es et leurs accompagnant.es au centre de prise en charge de Katana.

Barry Mamadou Kaba, coordinateur général Médecins du Monde en RDC : « Nos équipes se sont attelées à lutter contre l’épidémie dès l’annonce de sa résurgence récente et elles continuent à le faire. Le Sud-Kivu qui est l’épicentre de l’épidémie Mpox est une région que nous connaissons particulièrement bien car Médecins du Monde y est active depuis plus de 10 ans ! »

*Cette série de formation fait suite à d’autres sessions, dans la zone de santé de Kamituga, épicentre de l’épidémie MPox au Sud Kivu, entre avril et mi-juillet 2024. 65 relais communautaires et 13 présidents de comités de santé y ont été formé.es. Et 350 travailleuses et travailleurs du sexe ont été sensibilisé.es