Plus de 97 000 personnes aidées au Mali grâce au soutien de ECHO

Avec le soutien de ECHO, entre avril 2024 et avril 2025, Médecins du Monde a pu permettre à plus de 97 000 personnes d’avoir accès à des soins de santé et nutritionnels dans le district de Gao. Une aide essentielle dans un pays qui subit une crise humanitaire sévère et oubliée.
 
 

Une situation humanitaire alarmante

Face au contexte d’insécurité grandissante dans les zones du centre et du nord du pays (Tombouctou, Kidal, Menaka, Gao), de nombreuses personnes sont déplacées ou réfugiées. Les populations sont privées d’accès aux soins de santé et l’acheminement de l’aide humanitaire est compliqué. La population malienne subit une crise humanitaire de grande ampleur, oubliée et silencieuse. Pourtant, la situation est alarmante : 6.4 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire (source OCHA janvier 2025).

Mouvements migratoires et nombreux déplacés internes

Fin 2024, le nombre de déplacés internes, installés dans des ‘sites de regroupement spontanés’ ou accueillis par des familles, a atteint plus de 378 000 personnes (OCHA, janvier 25). De plus, le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile (originaires d’autres pays d’Afrique de l’Ouest), ainsi que celui des réfugiés et déplacés internes maliens qui retournent au Mali, a augmenté de 115% (plus de 191 000 personnes). Dans ce contexte d’insécurité, et pour d’autres raisons notamment culturelles, ces personnes ont difficilement accès à l’aide humanitaire. 

« Ces personnes, qui ont tout quitté, n’ont plus rien. On rencontre beaucoup de femmes et d’enfants, très vulnérables, livrés à eux-mêmes – les hommes étant souvent menacés de recrutement forcé (quand ils ne sont pas contraints de se déplacer avec leur famille). Ces personnes sont notamment fortement exposées aux risques de violences », explique Dr Olivier Bonane, coordinateur de projets pour Médecins du Monde dans la région de Gao.

Besoins humanitaires et insécurité grandissante

« Les personnes que nous rencontrons dans les zones de Gao ont besoin de soins de santé, d’un accès à l’eau potable, de nourriture, d’un logement et de protection. Dans certaines zones difficilement accessibles, nos équipes médicales ne peuvent se déplacer à plus de 5 kms du centre des villages. Il y a trop de risques de kidnappings, d’enlèvements et de violences des groupes armés. Nous continuons d’intervenir, via des partenaires et l’accompagnement des autorités, mais les populations de ces zones sont de plus en plus délaissées », s’alarme Dr. Olivier Bonane.

Des violences basées sur le genre qui augmentent

Dans ce contexte de crise actuelle et de situation sécuritaire très tendue, les équipes de Médecins du Monde constatent une augmentation des violences basées sur le genre. « Le viol, par exemple, est utilisé comme arme de guerre. C’est une pratique récente, qui n’était pas observée il y a quelques années. Et plus largement, entre mai 2024 et février 2025, dans la région de Gao, nous avons observé 330 cas de violences basées sur le genre, le nombre a doublé en un an», commente Dr Olivier Bonane.

Plus de 78 000 personnes aidées
Grâce au soutien de ECHO, depuis avril 2024, Médecins du Monde apporte un soutien médical et nutritionnel aux personnes les plus fragiles (femmes enceintes, enfants de moins de cinq ans, personnes handicapées, personnes déplacées internes, etc.) dans 12 aires de santé à Gao. Plus de 78 000 personnes ont bénéficié de ce soutien

Entre avril 2024 et avril 2025, l’organisation a :

  • fournit des soins de santé à plus de 97 010 personnes, vacciné des enfants de 0 à 23 mois (en grande partie contre la rougeole), accompagné près de 6000 femmes lors de leurs accouchements (centres de santé soutenus et cliniques mobiles dans des zones difficiles d’accès et sur des sites de personnes déplacées internes).
  • assuré le dépistage nutritionnel de 36 940 enfants de moins de 5 ans ; parmi eux, plus de 6000 ont été pris en charge pour la malnutrition aigüe et sévère.
  • détecté et pris en charge (au niveau médical et psychologique) 330 cas de victimes de violences basées sur le genre (projet guichet unique). Ces personnes ont aussi été référées vers d’autres organisations pour un suivi au niveau juridique ou judiciaire, et afin qu’elles puissent être réorientées professionnellement.
  • mis en place un stock de contingence  (comprenant notamment des kits prépositionnés avec antibiotiques, des antiseptiques, des consommables médicaux, des moustiquaires, etc.).
    Lors des inondations sévères de septembre 2024, Médecins du Monde a aidé plus de 32 000 victimes, en fournissant notamment des soins infirmiers, un soutien psychosocial et en menant des séances de sensibilisation (notamment sur les mesures d’hygiène à adopter).

« La situation humanitaire au Mali s’aggrave et passe sous silence. De plus, le pays subit de plein fouet les changements climatiques. 450 000 personnes ont été touchées par les inondations de 2024. Des milliers de personnes ont dû se déplacer et ont tout perdu. Ce mois d’avril 2025 connait de fortes chaleurs (45 degrés), et on anticipe déjà qu’il y aura des inondations importantes en août et en septembre. On doit se tenir prêts à intervenir face à une nouvelle situation d’urgence », conclut Olivier Bonane.

 

Photo © Nouhoum Kane

 


 

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