Thérèse & Reginald : un duo de choc au Médibus - La plateforme pour le volontariat les met en lumière

Avec une différence d’âge de 32 ans, les deux volontaires forment un solide duo au service de nombreux bénéficiaires.

Quelle est la mission de Médecins du Monde ?

Thérèse et Reginald : Cette organisation non-gouvernementale va à la rencontre des personnes les plus démunies, exclues du système de santé traditionnel, vivant dans une grande précarité.

Quel est votre rôle en tant que volontaire ?

Thérèse : Nous répondons aux demandes de soins de première ligne, mais nous sommes surtout à l’écoute des bénéficiaires pour percevoir la vraie question au-delà du motif de consultation. Nous leur offrons un petit moment « rien qu’à eux» où ils et elles peuvent déposer leurs problèmes sans crainte de jugement.

Concrètement, quelles sont vos tâches ?

Thérèse : Nous allons à la rencontre des bénéficiaires aux abords des gares, dans un mobil-home équipé d’une consultation infirmière, le « Médibus ». Certains soirs, l’équipe part en maraude, à la rencontre des personnes démunies ou isolées dans la rue. Nous rencontrons principalement des personnes sans- abris, des personnes migrantes (très jeunes pour la plupart) et des usager·es de drogues.

Reginald : Notre éventail de tâches est très varié, allant du pré-soin de plaies petites ou complexes, à l’examen et à l’orientation éventuelles des patient·es vers des centres ou médecins spécialisés, en passant par le soutien psychosocial. En fait, nous apportons des soins infirmiers dans tous les aspects : physiques, psychologiques et sociaux.

Thérèse : Nos demandes les plus fréquentes sont des soins de plaies consécutives à des bagarres ou des problèmes d’hygiène, le traitement de maladies parasitaires liées aux mauvaises conditions de vie, le suivi de maladies chroniques comme le diabète pour celles ou ceux qui n’ont pas les moyens de se faire suivre régulièrement ailleurs ou encore la fourniture de matériel de réduction des risques pour les usager.ers de drogue.

En quoi votre différence d’âge enrichit-elle votre collaboration ?

Reginald :  Nos connaissances et nos points de vue différents se complètent. Nous apprenons l’un de l’autre et nous pensons ou regardons certaines questions de manière différente. Et cela, toujours dans le but de fournir les meilleurs soins aux patient·es.

Thérèse : L’expérience de l’aînée combinée au regard neuf du jeune ! Je peux rester au top dans ma pratique grâce au retour de Reginald sur le nouveau matériel ou les nouvelles techniques de soin. J’apprécie également le multilinguisme des jeunes : beaucoup parlent au moins anglais, ce n’était pas le cas pour ma génération. Je suis également impressionnée par sa promptitude à utiliser les outils informatiques comme les aides à la traduction pour une consultation en serbe, par exemple, même si je ne me débrouille pas trop mal ! Et enfin, je respecte beaucoup sa dé- marche de volontariat : lui comme beaucoup d’autres jeunes dans la vie active arrivent encore à donner de leur temps.

Nos connaissances et nos points de vue différents se complètent. Nous apprenons l’un de l’autre et nous pensons ou regardons certaines questions de manière différente.

Votre différence d’âge rend-elle votre collaboration plus complexe à certains niveaux ?

Thérèse : Pour moi, non. Nos compétences réunies sont certainement un plus pour l’ensemble de nos bénéficiaires.

Reginald : Je ne pense pas. C’est enrichissant d’apprendre d’elle. Son expertise et sa connaissance de la population des patients sont fantastiques. À chaque fois que je travaille avec elle, j’apprends d’elle. J’espère pouvoir lui apprendre des choses, mais aussi acquérir autant de connaissances et d’expertise qu’elle, à l’avenir.

J’espère pouvoir lui apprendre des choses, mais aussi acquérir autant de connaissances et d’expertise qu’elle, à l’avenir.

Qu’est-ce qui vous plaît dans le bénévolat ?

Thérèse : La richesse des rencontres, tant avec les bénéficiaires que le partage avec les membres de l’équipe. Ce bénévolat m’apporte également une certaine reconnaissance sociale et énormément de bienveillance. Et puis, c’est précieux pour moi de me rendre sur le lieu de vie des bénéficiaires, dans la rue et aux abords des gares.

Reginald : L’aspect social ; le fait que je puisse encore fournir une forme de soins de qualité à des personnes qui sont en-dehors du système de soins de santé normal ; le travail d’équipe ; l’organisation et bien d’autres choses encore. En fait, il n’y a rien que je n’aime pas dans mon investissement en tant qu’infirmier bénévole pour Médecins du Monde.

Si vous deviez adresser une demande aux décideur.euses politiques pour vous sentir davantage soutenu dans votre volontariat, quelle serait-elle ?

Reginald: Une sorte de récompense directe pour les bénévoles. Elle ne devrait pas nécessairement être financière, mais pourrait prendre de nombreuses formes. Donner aux organisations un budget afin de remercier leurs bénévoles chaque année, sans avoir à puiser dans leurs fonds de fonctionnement ou de recrutement pour cela.

Thérèse : Une forme de reconnaissance, quelle qu’elle soit. Comme le dit Reginald, ce n’est pas normal que les ONG doivent puiser dans leurs réserves pour remercier leurs volontaires. Ce n’est pas normal non plus que les volontaires fassent tourner les ONG… Mais ça, c’est un autre débat !

Réfléchir ensemble et apprendre les uns des autres ne peut qu’améliorer l’opération.

Avez-vous des conseils à donner aux autres associations pour favoriser les échanges intergénérationnels au sein de leurs équipes de volontaires ?

Thérèse : Foncez dans cette collaboration : elle ne peut être que positive pour tous !

Reginald : Je ne peux que le recommander et leur dire de s’engager dans cette voie. En tant que « jeune », vous pouvez apprendre beaucoup de choses des « plus âgé.es », mais vous pouvez aussi leur transmettre et partager avec eux beaucoup de connaissances et de nouveautés. Réfléchir ensemble et apprendre les uns des autres ne peut qu’améliorer l’opération.

Quel serait votre mot de la fin ?

Thérèse : Je voudrais remercier Reginald pour son enthousiasme et sa bonne humeur permanente !

Reginald : Je ne peux que remercier Thérèse pour sa coopération et j’espère que nous pourrons rire, nous amuser et travailler ensemble dans le Médibus pendant encore longtemps.

 

Cet article a été publié pour la première fois par la Plateforme francophone du Volontariat ASBL.

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