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Belgique
Personnes en marge de la société

Un coup d'oeil chez Médecins du Monde à Anvers

Un réseau d’accueil médical sans barrières pour tous et toutes, tel est l’objectif de base de Médecins du Monde. 
« Le mix de personnes dans notre équipe fait que chacun.e se sent chez soi ici. »

Dans le quartier Seefhoek d’Anvers, on accède aux locaux de  Médecins du Monde par une cour. Deux fois par semaine, les portes sont ouvertes et une assistance médicale est fournie aux personnes le plus vulnérables de la ville. Des chaises sont installées à l'extérieur pour les patient.e.s qui attendent leur rendez-vous. Yousif, un homme de 30 ans qui travaille comme volontaire pour l’ONG, leur offre du thé.  

Yousif (30): « J'ai fui l’Irak il y a six ans. J’y travaillais comme journaliste et, pendant mon temps libre, j’aidais la Croix-Rouge. Ici aussi, je veux faire quelque chose en retour de ce que les Belges ont fait pour moi quand je suis arrivé. J’aime ce pays ; il m’a donné un nouvel avenir. Je travaille comme livreur à vélo et le week-end, je travaille dans la construction. Je prends également des cours de néerlandais plusieurs fois par semaine et j’ai récemment commencé à travailler comme bénévole pour Médecins du Monde. Je traduis de l'arabe pour les patients et patientes et je donne à chacun une boisson chaude à son arrivée. Le travail est fantastique. Je rencontre beaucoup de gens qui ont connu la même expérience, je suis heureux de pouvoir faire quelque chose pour eux. »
 

COZO Anvers

Les soins comme droit universel

Le chef de projet Oliver (35 ans) parle avec enthousiasme de la coopération avec Yousif. « Il est très important pour moi de pouvoir travailler pour une organisation sociale qui accorde une grande attention à la diversité. Je souhaite que notre équipe soit le reflet de notre groupe cible : le fait que des personnes d’origines diverses et variées travaillent ici permet à nos patients et patientes de se sentir beaucoup à l’aise. 
Supprimer toutes les barrières, voilà ce qui fait la force de Médecins du Monde. Nous tenons à garantir que tout le monde ait vraiment accès aux soins. Nous essayons de rendre la situation aussi agréable que possible pour ces personnes. Notre système en deux phases fonctionne très bien dans ce projet. D'abord, les gens viennent expliquer leur problème médical, puis ils obtiennent un rendez-vous chez le médecin, pour lequel ils doivent revenir - le plus souvent dans les deux jours. De cette manière, nous pouvons filtrer les patients : nous orientons ceux qui auraient de toute façon accès aux soins vers les bons organismes et nous gardons les places chez Médecins du Monde libres pour ceux et celles qui n’ont vraiment nulle part où aller. »

« De quelle manière les gens trouvent-ils leur voie ici ? Par le bouche-à-oreille, par une recommandation d’une autre institution ou par des Community Health Workers, comme Bruno. »

Oliver

Comme il n’a pas de papiers, il ne peut pas recevoir les soins dont il a besoin.

Community Health Worker Bruno (38) : « Le ministre Vandenbroucke a mis en place le projet de Community Health Workers. À Anvers, nous formons un groupe de sept personnes de toutes nationalités. Ensemble, nous parlons seize langues différentes, du pachto au roumain, à l’espagnol et l'arabe. Nous nous déplaçons sur les marchés, sur les places et dans les centres communautaires pour accompagner les personnes qui n’ont pas accès aux soins. Comme nous parlons la langue des patient.e.s et que nous pouvons les aider à la traduction, le seuil à franchir pour consulter un médecin de Médecins du Monde est encore plus bas. Aujourd'hui, je suis ici avec Abdoul, un homme d’origine marocaine. Abdoul a mal au dos et le paracétamol que le pharmacien lui a donné ne l’aide pas. Comme il n’a pas de papiers, il ne peut pas recevoir les soins dont il a besoin. Il ne peut pas non plus se rendre aux urgences de l’hôpital car il n’en pas les moyens. » 

Abdoul (35) : « En 2019, j’ai décidé avec sept de mes amis de fuir de ma ville natale de Nador vers la Belgique. Au Maroc, il n’y a pas de travail et la vie est difficile. Ensemble, on a économisé pour acheter un petit bateau pour traverser. Un tel voyage en mer est très dangereux, même pour nous qui avons vécu toute notre vie sur la côte et connaissons bien la mer. On a très peur de ne jamais arriver à notre destination finale ; pendant un tel voyage, la mort est présente en permanence. Bien que le Maroc et ma mère me manquent terriblement, je suis très reconnaissant d'avoir pu  m’installer en Belgique. Ici, les gens sont respectés. Ceux et celles qui veulent travailler dur trouveront du travail. On vous aide ici. Je voudrais vraiment essayer d’obtenir la nationalité belge, mais je n’ose pas demander les papiers. Que se passera-t-il si je suis renvoyé ? »

Changer les choses

Annabelle (34) travaille à l’accueil en tant que secrétaire médicale. Elle accueille les patient.e.s, leur demande leurs coordonnées et leurs problèmes et symptômes. 
« J’aime le fait que je puisse faire une différence dans la vie de quelqu’un.e en l’écoutant. En soignant les personnes avec patience et dignité, la méfiance s’estompe. Moi-même, je suis trilingue et je trouve toujours un moyen si cela ne suffit pas. Ensuite, nous communiquons par un interprète, par Google Translate ou avec les mains et les pieds. Nous recherchons une solution jusqu’à ce que chaque patient.e venant ici sois compris.e. La gratitude dans leurs yeux  fait chaud au cœur. Ils et elles tapent souvent à ma fenêtre avant de sortir pour me saluer et me remercier. Le fait que notre équipe arrive à soulager une personne est fantastique, n'est-ce pas ?»

La jeune Juliana est déjà venue ici et revient aujourd'hui pour voir le médecin. Elle souhaite obtenir des informations sur la contraception auprès du médecin volontaire Chris. La secrétaire Annabelle la dirige vers le cabinet du médecin. Le père biologique de Juliana est emprisonné, sa mère la néglige. Elle vit avec son copain à Anvers et évite de tomber enceinte, car cela ne ferait qu‘aggraver ses problèmes. 
 

Bénéficiaire du COZO

Juliana (18) : « Je suis née à Charleroi et j’y ai eu une enfance vraiment difficile. Mes parents m’ont forcé à voler pour eux et comme je ne voulais pas, ils me frappaient. Ce qui explique la cicatrice sur mon nez. Je suis allée dans un pensionnat en ville pour m’éloigner de mes parents, mais j’étais si malheureuse là-bas que j'ai commencé à me couper. Le stress me faisait perdre mes cheveux. Sur Facebook, j’ai rencontré un jeune Afghan vivant à Anvers et j’ai décidé de fuir et de vivre avec lui. Entre-temps, je suis avec lui depuis deux ans, je vais à l’école tous les jours pendant une demi-journée pour apprendre le néerlandais et j’espère trouver un emploi ou poursuivre mes études bientôt. Je vais chez le docteur Chris pour la contraception. Au début, je voulais un implant, mais j’ai trop peur de l’opération. Elle m’a donné la pilule et m’a demandé de ne pas oublier de la prendre. Maintenant, je m'y suis habitué, l’alarme de mon téléphone me le rappelle tous les jours. »

J’ai fait un test rapide et j’ai du lui expliquer qu’il avait contracté le VIH. Devoir annoncer de telles mauvaises nouvelles est très compliqué et intense.

Le docteur Chris (67) travaille comme médecin volontaire chez Médecins du Monde. « Je suis médecin généraliste de formation, et immédiatement après avoir obtenu mon diplôme, j’ai ouvert un cabinet avec mon mari. Lorsque j’ai découvert qu’il y avait tant de personnes à Anvers qui n'avaient pas accès aux soins, j’ai décidé de travailler pour ces groupes de personnes en plus de ma pratique. Dans le quartier Sint-Andries, par exemple, je faisais des dépistages  pour le VIH et les MST pour l’Institut de médecine tropicale, et avec les années, je me suis de plus en plus spécialisée dans le domaine de la sexualité. Ici, chez Médecins du Monde, je m’occupe également des soins de santé sexuelle et reproductive, en plus des consultations générales avec les médecins généralistes. Je me souviens du premier diagnostic du VIH chez Médecins du Monde. Un homme musulman hétérosexuel, père de cinq enfants, avait fui la situation de guerre dans son pays, dans l’espoir d’une vie meilleure pour lui et sa famille. La nuit, alors qu’il errait dans notre ville, il a rencontré un homme qui lui a promis de l’aider. L’homme lui a offert de la nourriture et un hébergement. Ensuite, il l’a forcé  à avoir un rapport sexuel avec lui pour le dédommager. J’ai fait un test rapide et j’ai du lui 
expliquer qu’il avait contracté le VIH. Devoir annoncer de telles mauvaises nouvelles est très compliqué et intense. 

Les cultures et les histoires différentes me fascinent. Tous ceux et celles qui viennent ici portent un lourd fardeau et je veux contribuer à l’alléger. Le fait que des personnes n’aient pas accès aux soins de santé de base, un droit fondamental, réveille mon sens de la justice. »

Accueil COZO Anvers

L'assistante sociale Flor (24) explique que l’équipe travaille beaucoup sur l’empowerment. « Je soutiens fermement la politique et la philosophie de Médecins du Monde où toute forme de White Savior Complex (complexe du sauveur blanc)  est absente. Nous ne voulons pas jouer les héros ici. Nous sommes tous et toutes égaux.ales et toute notre équipe dégage ce sentiment. Nous voulons donner plus de pouvoir aux gens en les encourageant à faire beaucoup de paperasse eux-mêmes. Sinon, bien sûr, nous les aidons. Mais un individu apprend d'avantage si vous lui apprenez à attraper un poisson au lieu de le lui donner directement. Médecins du Monde est l’étape finale pour de nombreuses personnes. La Belgique a un assez bon système de sécurité sociale ; il y a un filet de sécurité et un autre en dessous. Et pourtant, il y a toujours des gens qui, souvent pour les raisons les plus ridicules, ne peuvent pas exercer leurs droits. Et c’est précisément pour ces personnes-là que nous voulons être présent.e.s. Nous établissons  un lien confiance et examinons les droits de tou.te.s ceux et celles qui viennent ici. Nous le faisons d’une manière très accessible. »

Médecins du Monde : Centre d’accueil, de soins et d’orientation

Duinstraat 102, 2060 Anvers
Les inscriptions physiques pour un rendez-vous chez le médecin ne sont possibles que le lundi et le mercredi entre 13h et 15h. 

Que pouvez-vous faire ? 
Postes vacants : Médecins du Monde Anvers est toujours à la recherche de médecins, de dentistes et de psychologues (volontaires).

 


 

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