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6 recommandations urgentes aux autorités fédérales pour lutter contre le fossé grandissant en matière de soins

Les inégalités croissantes dans l’accès aux soins et le report des soins sont des réalités dans notre pays. Qu’est-ce que peut – et doit- être fait ? En lien avec le livre blanc pour un système de soins plus inclusif. Médecins du Monde et Netwerk tegen Armoede demandent au prochain gouvernement fédéral de prendre en compte les 6 recommandations suivantes

1. Généralisation du tiers payant qui implique que le patient ne paie que le ticket modérateur

Les personnes ayant droit à un remboursement plus élevé peuvent compter sur le tiers payant, ce qui signifie qu’ils ne paient que le ticket modérateur lors de la visite chez le médecin. Pourtant: des centaines de milliers de Belges qui se trouvent juste sous le niveau de revenu pris en compte, qui sont endettés,… se trouvent exclus de cette mesure. De plus, de nombreux prestataires de soins n’appliquent pas la mesure. … 

2. Diminution de l’intervention personnelle chez le dentiste et plafonnement des tarifs, aussi bien chez le dentiste que chez les spécialistes et les kinésithérapeutes.

Chez les dentistes non-conventionnés (qui fixent leur propres tarifs), l’intervention des patients peut être très importante. Un traitement d’orthodontie peut par exemple coûter 1.500 euros. D’autres interventions courantes sont trop peu remboursées par les mutuelles. Chez le parodontologue (qui s’occupe de prévention, diagnostic et traitement des maladies des tissus de support et de soutient de la dent), le patient paie environ 141 euros dont seuls 20 euros sont remboursés. Mais une visite chez le dentiste peut aussi coûter très cher car nombreux sont ceux qui pratiquent leurs propres tarifs. « Seuls 6 dentistes sur 10 sont conventionnésaujourd’hui. Les autres demandent donc ce qu’ils veulent. Une étude des Mutualités socialistes a montré qu’une consultation chez un dentiste non-conventionné peut coûter deux fois plus cher Des mesures sont nécessaires pour diminuer l’intervention personnelle et pour limiter les possibilités de tarifs libres. Non seulement chez les dentistes, mais aussi chez d’autres spécialistes. 

3. Investissement dans les maisons médicales

Les investissements dans les maisons médicales multidisciplinaires sont insuffisants. Ces centres de santé perçoivent mensuellement des forfaits par patients, celui-ci ne paie donc pas sa consultation. Des études montrent que ce modèle est plus efficace et garantit des soins de meilleure qualité pour un prix comparable aux consultation payées à la prestation. En ce qui concerne les soins préventifs, le suivi des patients souffrant de maladies chroniques et le comportement prescripteur, les maisons médicales sont plus performantes que la médecine payée à la prestation. On investit pourtant trop peu dans la création de nouvelles maisons médicales, surtout en Flandre où leur nombre reste très faible.

4.  Faire de la santé mentale une priorité dans le budget de la santé, et faire en sorte que ce soit profitable aux revenus les plus faibles

Les personnes vivant dans la précarité rencontrent des problèmes de santé mentale plus souvent que la moyenne des gens. Ils ont pourtant difficilement accès à ces soins. Des investissements urgents doivent être réalisés pour des soins de santé mentale accessibles qui peuvent être dispensés en première ligne et que les maisons médicales peuvent rendre accessibles, sans barrière financière. A noter que l’ensemble de la population rencontre de plus en plus souvent des problèmes de santé mentale.

La mesure récente de remboursement de consultations psychologiques est trop limitée car elle exclut les jeunes et les personnes de plus de 65 ans.Nous questionnons également la possibilité d’un accès direct et illimité, sans référencement, et la possibilité d’appliquer des tarifs libres.

5. Investir dans la prévention et la promotion de la santé non-stigmatisante pour les personnes vivant dans la précarité.

On reproche souvent aux personnes vivant dans la précarité d’être en moins bonne santé que les autres. « Elles fument plus, manger trop peu de fruits, vont aux urgences au lieu d’aller à une consultation médicale, … » L’inégalité d’accès aux soins est injustement attribuée à un ‘style de vie’. La première recommandation est l’arrêt de cette stigmatisation des personnes en situation de précarité. La santé est d’abord un problème structurel et demande donc des réponses structurelles. Les personnes obligées de (sur)vivre au jour le jour n’ont pas la possibilité de s’occuper de leur santé sur le long terme. La manière de faire de la promotion de la santé et de la prévention ne tient pas assez compte de cette réalité, culpabilise les personnes en situation de précarité, implique et sensibilise trop peu les prestataires de soins.

Une des priorités doit consister à investir dans la prévention et la promotion de la santé chez les femmes vivant dans la précarité dès le début de leur grossesse. Les recherches montrent que lorsqu’on soutient ces femmes à partir de la conception, les chances d’amélioration de la qualité de vie de l’enfant à naître augmentent. Un bon exemple est l’obésité : lorsqu’elle est évitée dès les premières années de vie, grâce au soutien d’une personne de confiance dans les choix à faire au quotidien, les chances de l’éviter tout au long de la vie de l’enfant sont importantes.

6. Investir dans des mesures qui favorisent la réinsertion des personnes vulnérables dans le système des soins de santé.

Les personnes les plus précaires et fragiles en Belgique – sans-abri, travailleur.euse.s du sexe, usagers de drogue, primo-arrivants, personnes vivant dans une extrême précarité – n’ont souvent (plus) aucun lien avec le système de soins de santé classique. Il est dès lors très important que les initiatives cherchent d’abord à les réintroduire dans le système social, (para)médical et psychologique, dans leur propre environnement. Les médibus de Médecins du Monde qui se déplacent sur les lieux de vie de ces groupes de personnes, dans la rue, les métros ou dans les squats, en sont un exemple concret. De telles initiatives privilégiant l’accessibilité, visent une première reconnexion avec le système de soins et à long terme, une réintégration dans ce système.

 

 


 

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