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COVID-19: Pas de foot pour les confiné.e.s du stade Tondreau à Mons

Déserté par les sportifs, le stade Tondreau, de l’ancien club de football de Mons, n’est pas resté vide longtemps. Dès les premiers jours de mai, il s’est reconverti en centre de jour et de nuit pour personnes sans- abri. 30 lits permettent à des personnes sans domicile de pouvoir y passer la nuit en sécurité et le dispositif d’accueil de jour a remplacé l’errance de la rue par le confinement de rigueur.

Dans ce projet, Médecins du Monde organise des consultations médicales hebdomadaires depuis le 3 avril et une présence infirmière tous les jours. L’ONG a joint ses forces à Relais santé, à l’Abri de jour l’Escale, au CPAS de Mons et au Plan de Cohésion Sociale.

B. est hébergée au stade et souffre d’une maladie neurologique chronique. Elle a été expulsée du squat où elle vivait. Mère de deux grands enfants placés, elle n’a pas le moral. « Heureusement un éducateur a trouvé un moyen pour que je puisse leur parler au téléphone » dit-elle les larmes aux yeux, en attendant son tour à la consultation médicale. B. est une des 25 personnes présentes au stade aujourd’hui. 20 hommes et 5 femmes, dont toutes les catégories d’âges sont représentées.

L’accès à la pelouse du stade est interdit. Entourés par des murs de béton, dans ce lieu insolite, désinfecté 3 fois par jour et qui n’inspire pas la chaleur d’un foyer, les pensionnaires tournent en rond et certain.e.s sont tendu.e.s.

Comme M. qui revient d’avoir marché. Pour s’aérer. Il est sans hébergement depuis son divorce. Il souffre de problèmes cardiaques et nous interpelle, très calme et droit dans les yeux : « Ici on est dans un stade, non ? Au RAEC (Club de Mons), s’il vous plaît ! Pourquoi ne peut-on pas avoir un ballon pour jouer au foot et donc penser à autre chose ? ».

J. n’a que 24 ans, mais est déjà à la rue depuis plusieurs années. Il souffre de plusieurs problèmes de santé sérieux, dont l’épilepsie. Il a grandi dans une famille ‘compliquée’, bénéficie d‘une allocation d’handicapé, et est sous tutelle. Il fait parfois des petits jobs dans le bâtiment ou dans les jardins. « Mais depuis le COVID-19, c’est dur. Car je ne peux plus faire mes petits boulots. Je ne peux pas non plus rendre visite à ma nièce de 2 ans, ou à ma maman ». J. a été hospitalisé pendant 28 jours après avoir été testé positif au COVID-19 et en est sorti depuis 3 semaines. « À l’hôpital, c’était dur, car je ne pouvais rien faire. Ni sortir de ma chambre. Ni fumer. Ici au moins je suis libre. Et en plus les infirmières m’aident pour mes médicaments. Et puis les éducateurs, ils sont gentils. Ils m’aident bien ».

La vie est dure aussi pour S., la cinquantaine, qui parle de ‘faune’ pour se qualifier lui et de ses compagnons. Marié sur le tard, il a ensuite perdu en bas âge l’enfant qu’il élevait seul. À partir de là, sa vie a basculé et il a fini par se retrouver dans la rue… Entre ironie et lucidité, il philosophe sur sa situation : « Non, mais tu nous vois là. On est moins que rien. On boit. On se drogue. On est annihilés. On en perd notre cerveau par moment. Et un homme sans cerveau, c’est juste un animal. Ici tu dois tout garder sur toi tout le temps, car on te prendrait même ta seringue ».

Un patient à Mons

« Ici, on fait 40% de médical et 60% de social ou de psychologique. Clairement l’anxiété est montée d’un cran quand il y a eu des cas positifs au COVID-19 » explique Marine, infirmière .

Dans un cabinet médical improvisé, elle accueille toutes les personnes du Tondreau, ayant des problèmes de santé : « Aujourd’hui, nous avons reçu 7 personnes. Mais c’est une matinée particulière car nous avons dû faire évacuer une personne vers les urgences en ambulance. »

Pour Robin, médecin, l’hébergement et les consultations médicales du stade Tondreau sont indispensables : « Le COVID-19 a fait décrocher du système de santé beaucoup des personnes que l’on rencontre ici. Souci de papier, expulsion d’une maison, difficultés de voyager, perte de GSM ... Beaucoup avaient encore une connexion relative au système de santé, mais le COVID-19 a provoqué leur décrochage. Notre intervention ici compense cela et c’est pour elles et eux très utile » .

« En plus, pour nous, le fait qu’il y ait une présence infirmière toute la semaine, cela nous aide, car elle fait un vrai travail de promotion de la santé. Elle parle de notre permanence du vendredi matin auprès des usagers. Elle organise les consultations en essayant au mieux de prioriser. Et ensuite, elle peut aussi suivre les usagers, notamment pour s’assurer qu’ils et elles prennent bien leurs traitements. »

Médecin et patient à Mons
Beaucoup avaient encore une connexion relative au système de santé, mais le COVID-19 a provoqué leur décrochage.

 


 

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