L’équipe médicale de Médecins du Monde a apporté des soins de santé aux demandeurs d'asile qui occupent un bâtiment fédéral

Une quinzaine de personnes ont été examinées par une équipe médicale de Médecins du Monde dans un local aménagé en cabinet de consultation. Un constat: de nombreuses personnes ont reporté leurs soins de santé: s'ils sont autorisés à sortir du bâtiment où ils sont hébergés provisoirement, ils ne peuvent y rentrer par la suite. Ce qui les contraint à limiter leurs déplacements.

« Certaines personnes ont besoin d'être réorientées, par exemple vers un hôpital, mais ne le font pas, de peur de devoir dormir dehors par la suite. De plus, ce contexte actuel empêche les personnes concernées de considérer les soins de santé comme prioritaires », explique le docteur Alfredo Caprotti.

L'équipe médicale de Médecins du Monde a ausculté une quinzaine de personnes. Certaines d'entre elles souffrent de graves maladies chroniques : « Nous avons soigné un homme atteint d'une grave maladie cardiaque, avec des antécédents d'infarctus et un risque de rechute. Un autre patient souffre d'une sérieuse affection pulmonaire qui nécessite un suivi. Malheureusement, l'aide médicale que nous pouvons apporter dans ce contexte est très limitée », ajoute Alfredo Caprotti.

D'autres personnes témoignent de douleurs aigües : « Il peut s'agit de graves problèmes dentaires, ou d'une douleur au bras nécessitant une radiographie », explique Alfredo Caprotti. « D'autres symptômes (affections cutanées, etc.) sont liés aux conditions de vie, au fait de dormir dans la rue et à un accès limité aux soins de santé ».

« La pression mentale sur les demandeurs de protection internationale est évidemment considérable. Nous observons cependant une grande résilience et un calme profond. Nous remarquons que le soutien des citoyens a un impact sur leur mental. Ils ne sont plus seuls. C'est fondamental ", conclut Alfredo Caprotti.

Les équipes médicales de Médecins du Monde restent prêtes à apporter des soins à ceux qui en ont besoin, indépendamment de l'évolution de la situation.

© Olivier Papegnies/Médecins du Monde