URGENCE À GAZA

Cette situation ne peut plus durer. Vos dons peuvent faire la différence et aider les populations déplacées à se nourrir, se soigner et recevoir les besoins nécessaires en santé mentale.

 

JE FAIS UN DON

Stratégie de sortie pour les publics vulnérables

Un New Deal pour une solidarité renforcée et durable

En ce moment, un comité d’experts poursuit ses réflexions sur la stratégie que la Belgique mettra en place pour sortir de la crise du COVID-19. Dans ce processus, il faut tenir compte des vulnérabilités qui sont apparues dans la lutte contre ce virus. Celles-ci ne doivent pas resurgir au moment de la reprise. Au contraire, ce serait l’occasion d’inverser la tendance.

La pandémie que nous connaissons aujourd’hui a mis au jour des grandes forces de notre société : notre capacité à mettre très rapidement des équipements médicaux à disposition de ceux qui en ont besoin, l’engagement sans limites du personnel de la santé et de l’aide aux personnes, le caractère solidaire et robuste de notre système de sécurité sociale, le dévouement des soignants à la retraite, l’envie d’aider de centaines de volontaires, la proactivité avec laquelle les structures de soins contactent les personnes vulnérables ou encore l’assouplissement des procédures administratives. De manière rapide et efficace, chacun a apporté sa pierre à l’édifice. Il s’agissait de veiller à ce que les malades nécessitant des soins intensifs puissent en bénéficier en toute sécurité, de limiter le nombre de vies perdues à la suite de ce virus, de maintenir la chaîne d’approvisionnement à flot, de soutenir l’économie et d’assurer un revenu à la population. Les citoyen.ne.s ont fourni les efforts demandés..

Mais d’un autre côté, le coronavirus a aussi mis en évidence certaines vulnérabilités au sein de notre société. Outre la menace directe d’une contamination, les mesures touchent certains groupes de la population plus que d’autres, ce qui vient encore renforcer leur fragilité. La routine habituelle dans le domaine des soins de santé (qu’ils soient prodigués à domicile ou dans des institutions), au niveau du soutien dans les centres de soins de jour ou d’aide sociale et en ce qui concerne les services de conseil et d’accompagnement, mais aussi dans les écoles et crèches, a été soudainement perturbée, interrompue ou convertie en une aide à distance. De nombreux logements belges ne sont pas équipés pour assurer toutes les activités qui, dans le cadre du confinement, doivent aujourd’hui se faire depuis la maison : le travail, l’école, la garde d’enfants, les loisirs, l’intimité... Certains ne disposent même pas d’un logement. Pour d’autres, l’absence de contacts sociaux peut aller jusqu’à entraîner la mort. Beaucoup ne reçoivent pas l’aide dont ils ont  besoin, enfants compris. Les travailleur.euse.s flexibles, indépendant.e.s, chômeur.euse.s de longue durée, sans-abris, migrant.e.s avec ou sans titre de séjour valable (et bien d’autres) risquent de ne pas s’en relever.

La Belgique vit sa sixième semaine de confinement. Il y a une lumière au bout du tunnel, puisque le virus semble perdre de sa vigueur. Mais où se situe le pic quand il s’agit de la pression physique et émotionnelle à laquelle sont soumis les familles, les personnes isolées, les soignant.e.s et les aidant.e.s proches ? Nous demandons qu’une attention particulière soit accordée aux besoins des personnes vulnérables lors de l’élaboration de la stratégie de sortie de cette crise. En tenant également compte, bien entendu, de toutes les mesures de sécurité qui s’imposent. Nous pensons notamment à une aide-ménagère pour les personnes ayant besoin de soins, de cours pour les enfants vulnérables, des services offerts par les CPAS, un système d’aide mobile, un accueil de jour dans des structures de santé mentale, ou encore une aide spéciale à destination des jeunes ou des personnes porteuses de handicaps. L’accès aux soins de santé, à un toit et à de la nourriture doit être garanti pour toutes et tous, en ce compris les personnes migrant.e.s sans titre de séjour.

Refonder la solidarité

Les mesures de sortie de la crise doivent aller plus loin qu’un simple retour à la normale : avant le COVID-19, trop d’injustices en termes de soins et de protection sociale étaient observées dans le monde. Ce « nouveau départ » est une occasion de sortir, ensemble, plus forts et plus soudés de cette crise. Les autorités doivent ainsi adopter une vision à long terme. Il faut veiller à ce que les plus forts paient une plus grande partie de la facture corona. Cette solidarité sera indispensable, à l’échelle de notre pays mais aussi à l’échelle du monde, entre le Nord et le Sud.

Les évaluations sur le nombre de masques dont nous disposons et sur l’état de notre économie après COVID-19, ne doivent pas occulter la réflexion stratégique visant à refonder notre solidarité et notre humanité. Un nombre incalculable de personnes donnent aujourd’hui tout ce qu’elles ont pour venir en aide à celles et ceux qui en ont besoin. Notre pays leur doit une fière chandelle. En guise de contrepartie, certains proposent à ces personnes une compensation financière sous la forme de primes, mais ne serait-il pas plus efficace de renforcer durablement notre système de soins de santé, en tenant compte des besoins de celles et ceux qui prodiguent les soins ? Et de veiller à ce que notre système de protection sociale ne laisse personne sur le carreau ? Notre pays a besoin d’un Nouveau contrat (New Deal) qui permettrait un ancrage durable de la solidarité dont nous faisons toutes et tous preuve en ces temps difficiles.

 

Ri De Ridder, Président de Médecins du Monde

 

 


 

Médecins du Monde est membre du Consortium 12-12, CNCD, l'AERF et Donorinfo.

Contactez-nous

Médecins du Monde

Faites un don : BE26 0000 0000 2929


Rue Botanique 75, 1210 Bruxelles
Tél : +32 (0) 2 225 43 00
info@medecinsdumonde.be

TVA: BE 0460.162.753