Tunisie: Surmonter les traumatismes de la migration

Sur le parcours migratoire, il peut s’agir de violences physiques lors du passage par les prisons libyennes ou de l’échec d’une traversée vers l’Europe, en ayant parfois été témoin de la mort d’un proche par noyade.

La ville littorale de Zarzis est régulièrement le théâtre de ces drames dont les habitant.e.s découvrent les traces morbides sur les plages. Médecins du Monde vient en aide aux rescapé.e.s et proches de personnes disparues.

Zeineb Turki, coordinatrice générale adjointe en Tunisie : ‘Nos psychologues essaient de détecter les vulnérabilités des personnes. Elles essaient de comprendre les traumatismes vécus dans le pays d’origine, par exemple si les personnes sont issues d’une zone de conflit ou ont été victimes de pratiques discriminatoires.’

Lors des consultations psychologiques, pour les personnes qui ont tenté la traversée en mer, le.la psychologue va poser des questions en lien avec le vécu de la traversée, le traumatisme et le deuil car elles ont souvent perdu un proche ou vu des personnes se noyer. Il y a par ailleurs le vécu en lien avec l’échec du projet de migration.

On tentera aussi de savoir si la personne est une (potentielle) victime de traite. Par exemple, en demandant : recevez-vous un salaire en contrepartie de votre travail ?, est-ce que vos documents d’identité sont en votre possession ?, avez-vous au moins un jour de repos par semaine ?

Zeineb Turki, coordinatrice générale adjointe en Tunisie  ‘Notre présence est essentielle car nos bénéficiaires sont des personnes qui n’auraient pas accès à des soins sans l’intervention de Médecins du Monde.’

Les patients et patientes non-Tunisiens de Médecins du Monde en Tunisie représentent 80% des personnes. Elles sont originaires principalement de Côte d’Ivoire (40%), de Guinée (7%), du Cameroun (6%) ou du Soudan (4%), les autres nationalités étant surtout subsahariennes.  Et plus de la moitié sont des femmes (57%).