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Violences sexuelles en RDC: retrouver confiance et dignité

« Avant, les personnes qui subissaient des violences, étaient dans l’obligation de garder le silence, et n’avaient aucun endroit où se faire soigner. Aujourd’hui, j’ai retrouvé le sourire et sensibilise moi-même les femmes de ma communauté sur les violences sexuelles. » 

 

Le témoignage de Myriam (nom d’emprunt), veuve et mère de trois enfants, est emblématique. Suite à un viol collectif alors qu’elle travaillait aux champs, elle a pu se rendre dans un centre de santé où elle a été reçue par des membres des équipes de Médecins du Monde. Elle a bénéficié d’une prise en charge médicale adaptée et d’un accompagnement psycho-social. Aujourd’hui, elle est membre d’une communauté protectrice et participe à un projet de réinsertion socio-économique soutenu par Médecins du Monde.

« En juillet 2021, alors qu’elle était seule au champ un matin, trois hommes - dont l’un portait une arme - l’ont saluée et encouragée dans son travail. Elle les a remerciés en retour pour leurs encouragements. Ils lui ont alors demandé si elle était seule. En réponse, elle a feint d’être avec ses enfants, et les a appelés par leur prénom, en espérant que cela fasse partir ces hommes. Se rendant compte qu’elle avait menti et qu’elle était belle et bien seule, ils l’ont fait tomber par terre, et l’ont violée à tour de rôle, la laissant gisant sur le sol.

Quand elle est finalement rentrée chez elle, Myriam était abattue et terriblement angoissée. Elle n’a pas été capable de parler à ses enfants, ni au chef du village. Ayant peur de se rendre à nouveau au champ, elle est restée à la maison les jours suivants. C’est ce qui a alerté, B., le point focal de la communauté protectrice, qui est venue la voir pour lui demander pourquoi elle n’allait plus cultiver le manioc.  Elle s’est alors confiée à elle, lui disant qu’elle avait eu « un problème » et lui a expliqué la situation.  Sur ses conseils, Myriam s’est ensuite rendue au centre de santé, où elle a été reçue par des membres des équipes de Médecins du Monde.  A son arrivée, elle manifestait beaucoup de troubles émotionnels : insomnie, culpabilité, découragement extrême… Elle a pu bénéficier d’une prise en charge médicale adaptée, et d’un accompagnement psycho-social pendant près d’un mois. Dans le cadre de cet accompagnement, elle a pu expliquer la situation à ses trois grandes filles, dont deux sont encore à sa charge : elles ont compris ce qui était arrivé à leur maman, et pourquoi elle avait eu un comportement étrange dans les jours qui ont suivi cet événement tragique. »

Après l'agression dont elle a été victime, Myriam n’étant plus capable d’aller au champ, elle a essayé de tenir un petit commerce et de vendre des objets de cuisine, pour subvenir aux besoins de ses enfants.  Mais c’était compliqué. Depuis qu’elle est « déchargée » de ce fardeau sur le plan psychologique, elle a pris la décision de retourner cultiver son champ, mais en adoptant une nouvelle stratégie : comme son champ est vaste et qu’elle est seule en tant que veuve, elle a choisi de morceler l’espace pour en confier certaines surfaces à d’autres femmes, qui viennent cultiver avec leur mari.  De sorte qu’ils et elles se sentent désormais plus en sécurité.

« Je remercie Médecins du Monde pour son aide.  Avant, les personnes qui faisaient face à ce problème, étaient dans l’obligation de garder le silence, et n’avaient aucun endroit où se faire soigner. »

Aujourd’hui, Myriam a retrouvé le sourire, et sensibilise elle-même hommes et femmes sur les violences sexuelles, en tant que membre de la communauté protectrice.  Puisque c’est une situation qu’elle a connue, elle aide les personnes qui sont confrontées à ce problème, en les conseillant et en les encourageant à se rendre dans les structures médicales, pour bénéficier du même accompagnement que celui qu’elle a reçu. Elle sensibilise également ses trois grandes filles afin « qu’elles soient prudentes, qu’elles évitent de se rendre dans des endroits insécurisés, et qu’elles n’acceptent pas des cadeaux d’hommes étrangers, qui attendront forcément quelque chose en retour ».

Sur le plan juridique, on lui a donné la possibilité de porter plainte, mais l’identité de ses bourreaux n’est pas connue. Et en tant que veuve, il est difficile pour Myriam de supporter seule ces démarches, alors qu’elle doit gagner sa vie et subvenir aux besoins de ses filles.  Mais elle assure se sentir bien aujourd’hui, et n’avoir plus peur. Elle a par ailleurs développé un « projet de vie » avec Médecins du Monde, pour lui permettre une réinsertion socio-économique. Elle espère pouvoir assurer les frais de scolarité de ses filles, et leur permettre de s’épanouir et s’émanciper à travers « de longues études ».

 


 

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