Projet Reach out

Qu’est-ce que la violence basée sur le genre ?

« La violence basée sur le genre (VBG) est un terme générique décrivant les actes préjudiciables commis contre le gré de quelqu’un en se fondant sur les différences établies par la société entre les hommes et les femmes (le genre). Sont concernés tous les actes causant un préjudice ou des souffrances physiques, psychologiques ou sexuelles, la menace de tels actes, la contrainte et d’autres privations de liberté, que ce soit dans la sphère publique ou dans la sphère privée ».

Violence basée sur le genre, des réfugiés, des demandeurs de protection internationale et des personnes sans papiers

Les conflits armés et les parcours migratoires exacerbent les VBG en raison du renforcement des inégalités entre les genres, de la désintégration des sociétés, du manque de cadre juridique et de l'incertitude quant aux possibilités de subsistance. Ces facteurs rendent les personnes plus vulnérables aux VBG à tous les stades de la migration : avant le départ, pendant le transit et/ou dans le pays d'accueil.

Les conséquences des VBG peuvent se manifester aux niveaux physique, émotionnel, sexuel et/ou reproductif. La crainte d'être stigmatisé ou une attitude insensible et accusatrice des soignants, des policiers, des médiateurs culturels ou d’autres, la peur d'être expulsée, les difficultés de communication, la honte, les différences culturelles et sociales et le manque ou l'insuffisance de connaissances sur leurs droits et le fonctionnement du système de santé dans le pays d'accueil, sont tant de raisons pour lesquelles les survivantes n’osent pas demander de l’aide.

REACH OUT project

Les réfugiés, les demandeurs de protection internationale et les personnes sans papiers sont souvent étiquetés comme "une population difficile à atteindre", ignorant la diversité en termes d'âge, d'identité sexuelle, d'ethnie/race, de nationalité, de langue, d'orientation sexuelle, de religion, de culture et des compétences. Afin de soutenir cette population hétérogène particulièrement vulnérable aux VBG, Médecins du Monde a lancé le projet REACH OUT à Anvers en décembre 2019. Ce projet vise à améliorer l'accès à l'assistance nécessaire pour les réfugiés, les demandeurs de protection internationale et les personnes sans papiers qui ont été touchées par une ou plusieurs formes de VBG. Le projet est financé par l'Union Européenne dans le cadre du programme "Droits, égalité et citoyenneté" (REC) 2014 – 2020 et est développé simultanément par Médecins du Monde aux Pays-Bas et en Allemagne ainsi que par la Croix-Rouge en Serbie.

I. Actions

Afin d'atteindre l'objectif du projet REACH OUT, Médecins du Monde organisera diverses activités à Anvers, notamment :

• Des tables rondes avec les parties prenantes afin de renforcer la coordination entre les différentes organisations et réseaux et d'optimiser les protocoles existants.
• Des ateliers d'information pour les réfugiés, les demandeurs de protection internationale et les personnes sans papiers afin de les sensibiliser et de les informer sur les problématiques de VBG, leurs droits et les services appropriés auxquels ils peuvent s'adresser.
• Des ateliers d'information pour les réfugiés, les demandeurs de protection internationale et les personnes sans papiers afin de les sensibiliser et de les informer sur leurs droits, les VBG et les services appropriés auxquels ils peuvent faire appel.
• Des formations pour les médiateurs interculturels et le personnel des organisations anversoises concernées afin de les informer sur les méthodes efficaces, sensible à la culture et holistiques pour identifier et guider les survivantes de VBG.
• Des actions de plaidoyer visant un public plus large, afin de sensibiliser et de soutenir des réfugiés, des demandeurs de protection internationale et des personnes sans papiers qui ont été touché par la violence basée sur le genre.

II. Résultats escomptés

• Amélioration de l'information aux réfugiés, des demandeurs de protection internationale et des personnes sans papiers concernant leurs droits et l'accès aux soins.
• Renforcement de la coordination entre tous les acteurs et parties prenantes concernés.
• Amélioration des protocoles et des lignes directrices pour combattre, prévenir et soutenir les réfugiés, des demandeurs de protection internationale et des personnes sans papiers qui ont été touché par la violence basée sur le genre.

Implémentation du projet

À l'automne 2020, Médecins du Monde a mené des entretiens avec plus de 70 organisations anversoises ; des organisations qui sont soit régulièrement en contact avec des réfugiés, des personnes sans papiers et des demandeurs de protection internationale, soit ont une expertise dans le domaine de la violence basée sur le genre. L'objectif de ces entretiens était de mieux connaître les employés et le fonctionnement de leur organisation, ainsi que d'identifier les besoins en matière de prise en charge des survivants de violences sexistes ayant un statut de résidence précaire.

À partir de février 2021, six réunions en ligne ont été organisées afin de renforcer la coordination entre les organisations impliquées, de discuter des défis et de réfléchir aux moyens d'améliorer les soins et l'accès aux soins pour les survivants de la violence basée sur le genre ayant un statut de résidence précaire. Cinquante-trois membres du personnel de 49 organisations différentes y ont participé.

Sur la base des besoins identifiés, une série de huit sessions de formation destinées aux membres du personnel d'Anvers a été élaborée en collaboration avec des experts. Les profils des participants étaient très variés : personnel médical, travailleurs sociaux, personnel d'accueil, mais aussi bénévoles, policiers et psychologues. Les thèmes de ces formations en ligne étaient les suivants :

1. Violence basée sur le genre, mutilations génitales féminines et mariages forcés (28 avril 2021, GAMS Belgique)
2. Traumatisme secondaire (4 et 6 mai 2021 - Le lien humain)
3. Droit de l'immigration (11 et 18 mai 2021 - Atlas, Intégration et Inclusion)
4. Traite des êtres humains (17 mai 2021 - Payoke vzw)
5. Violence sexuelle (28 mai 2021 - Prof. Dr. Ines Keygnaert)
6. Violence intrafamiliale (3 juin 2021 - Service Violence intrafamiliale CAW Antwerpen)
7. Soins et communication sensibles à la culture (8 juin 2021 - Birsen Taspinar)
8. Communication inclusive de genre (10 juin 2021 - KLIQ vzw)

Chaque formation comprenait un cadre théorique et un lien vers la pratique. Au total, plus de 800 employés ont participé à ces formations.

En mai 2021, une formation de deux jours a été organisée pour les médiateurs interculturelles et les interprètes afin d'accroître leurs connaissances sur la violence basée sur le genre, de manière à ce qu'ils puissent soutenir les survivants de la violence basée sur le genre et répondre à leurs besoins. Ils ont également eu la possibilité de s'inscrire à la série de 8 formations destinées aux membres du personnel d'Anvers.

En collaboration avec diverses organisations anversoises, une analyse des besoins a été réalisée afin de savoir comment les réfugiés, les personnes sans papiers et les demandeurs de protection internationale vivent l'offre de soins à Anvers. Des entretiens individuels et collectifs ont permis d'identifier leurs besoins, leurs obstacles et leurs expériences. Les résultats de cette analyse des besoins ont été présentés aux partenaires impliqués dans le projet REACH OUT. Afin d'informer également le grand public, un story telling a été élaboré (lien hypertexte ?).

Cette analyse des besoins a montré, entre autres, qu'il était nécessaire de disposer d'informations précises sur le droit aux soins de santé et sur la procédure "aide médicale urgente". Pour répondre à ce besoin, une vidéo d'animation multilingue en deux parties sur le certificat "aide médicale urgente" a été developé en collaboration avec CAST Animation Studio. De cette manière, nous essayons d'informer les personnes sans papiers sur la procédure d'aide médicale urgente à Anvers. En même temps, cela peut aussi être un outil que le travailleurs de première ligne peuvent utiliser pour informer une personne sur cette procédure.

Comme il est apparu que le besoin de soutien dans le domaine de la santé mentale se faisait également sentir, un module RE-SET a été organisé pour les personnes sans résidence légale, les demandeurs de protection internationale et les réfugiés, en coopération avec The Human Link. Ce module se compose de quatre sessions chacune et vise à soutenir le processus naturel d'adaptation en cas d'expériences de perte et d'autres événements choquants tels que la violence sexiste.

Afin de soutenir les travailleurs de première ligne dans l'identification, le conseil et l'orientation des réfugiés, des personnes sans papiers et des demandeurs de protection internationale qui ont subi (ou subissent encore) une forme de violence sexiste, des fiches d'identification et des organigrammes sur la suspicion et/ou la divulgation de la violence sexuelle, de la violence du partenaire et de la traite des êtres humains ont été élaborés.

PublicatiONs

 Numéro de projet : 856864