Soins dentaires trop chers:

Témoignage de An van Immerseel Coordinatrice CASO Anvers

an van immerseel

Chaque semaine, près de cinq personnes viennent nous voir avec de graves problèmes dentaires. Il peut s’agir d’enfants, d’adultes ou de personnes âgéesEn général, cela fait déjà longtemps qu’elles reportent leur visite chez le dentiste, faute de moyens.

Dans nos cabinets dentaires à Bruxelles et à Anvers, nous rencontrons tous les jours des personnes qui ne peuvent pas payer les factures du dentiste. Elles doivent retarder ou renoncer aux soins dentaires. Désormais, des Belges ayant une mutuelle, tout comme ces personnes exclues de la société (migrantes, sans-abri…), ont des difficultés d’accès aux soins dentaires.

An van Immerseel est Référent médical de CASO Anvers (Centre d’accueil, de soins et d’orientation).

"Chaque semaine, près de cinq personnes viennent nous voir avec de graves problèmes dentaires : ce sont des enfants, des adultes ou de personnes âgées. En général, cela fait déjà longtemps qu’elles reportent leur visite chez le dentiste, faute de moyens. Nous observons aussi des problèmes dentaires importants qui peuvent entraîner des difficultés à mâcher ainsi que des douleurs. Sans oublier les conséquences sur la santé mentale de ces personnes: elles souffrent et elles ont honte de se présenter ainsi. Elles ne parviennent plus à bien dormir, se sentent mal en groupe et ont des soucis de concentration liés à la douleur.

Les chiffres les plus récents pour la ville d’Anvers indiquent qu’un tiers des patients qui nous sont transférés souffrent de problèmes dentaires. C’est une proportion énorme. Actuellement, notre équipe ne compte qu’un seul dentiste à qui nous pouvons référer nos patient.es : il accueille quatre patient.es par semaine dans son cabinet, gratuitement et bénévolement. Mais va prendre sa retraite l’année prochaine.

Nous disposons d’un cabinet de dentiste flambant neuf, mais nous ne trouvons aucun.e dentiste pour y travailler. Pourquoi ? Parce que la plupart des dentistes en activité ont souvent de longues listes d’attente. Surtout lorsqu’ils ou elles sont conventionné.es, ce qui ne court pas les rues à Anvers.

La plupart de nos patient.es n’ont aucun accès aux soins de santé. Il s’agit de personnes sans-abri ou sans-papiers. Souvent, nous pouvons entreprendre une procédure pour qu’elles puissent bénéficier (à nouveau) de soins dentaires via le CPAS, la mutuelle ou Fedasil, mais nous en revenons toujours au même problème : les longues listes d’attente, conjuguées au fait que ces personnes ne peuvent pas se permettre d’attendre des semaines, voire des mois, avant de recevoir l’autorisation des instances concernées. Elles ont besoin de soins immédiats.

Médecins du Monde aide quatre personnes par semaine, mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan.

Nous constatons également que peu de gens s’occupent de leurs dents de manière préventive. Dès lors, nous distribuons des brosses à dents ainsi que des tubes de dentifrice, et nous expliquons comment bien se brosser les dents. Ce qui doit changer ? Il faut faciliter l’accès aux soins dentaires pour toutes et tous : un accès plus simple, plus transparent, et davantage axé sur la prévention."

 

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