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Personnes migrantes ou déplacées

Le 5e anniversaire du deal entre l’UE et la Turquie : un échec total

Il y a quelques jours (le 18 mars), c’était le 5e anniversaire du deal entre l’Union européenne et la Turquie. Un anniversaire à marquer d’une pierre noire : non seulement cet accord a totalement échoué, mais il a pour conséquence que des milliers de personnes réfugiées vivent dans les îles grecques dans des conditions qui dépassent l’entendement. C’est ce qu’affirme Médecins du Monde, qui apporte une aide médicale aux réfugié.e.s vivant dans le plus grand camp de Lesbos.

En 2016, il a été décidé, par cet accord UE-Turquie, que la Turquie empêcherait les personnes réfugiées de rejoindre la Grèce. Ceux et celles qui tenteraient quand même de le faire, seraient renvoyés en Turquie. En échange, l’UE accepterait de réinstaller sur son sol des personnes réfugiées, dans une proportion de un pour un … Pour l’accueil de ces personnes sur son sol, la Turquie a reçu 6 milliards d’euros de l’Union européenne.

5 ans plus tard, le deal semble avoir totalement échoué: une partie seulement des personnes réfugiées sont retournées en Turquie, et les autres se retrouvent coincées dans des camps grecs où elles attendent parfois des années qu’on traite leur dossier.

La politique de relocalisation des personnes migrantes et réfugiées depuis la Grèce jusque dans les différents Etats-membres de l’UE est elle aussi un flop : seules 24.000 personnes sur les 50.000 promises ont pu quitter les camps grecs pour s’installer dans un Etat européen. (chiffres 2019, EC, EASO)

Les conséquences de cette politique : en 2021, il reste encore des milliers de personnes réfugiées sur le territoire grec, sans aucune perspective sur ce que sera leur avenir.

 

Moria 2.0: un camp inhumain construit sur un sol toxique

Médecins du Monde apporte une aide médicale aux personnes qui ont été transférées dans le nouveau camp de Lesbos suite à l’incendie qui a ravagé le précédent, en septembre 2020. L’organisation pointe les conditions de vie problématiques pour les 7.000 personnes, dont 2.500 sont mineurs.

File de réfugiés

Le lieu

“Le premier problème est le lieu lui-même : le camp se trouve sur une ancienne base militaire située près de la mer. Cela peut sembler idyllique, mais c’est loin d’être le cas : dans le camp, il y a régulièrement des tempêtes, des tornades et des inondations, qui mettent le camp sous eau.

De plus, selon une récente enquête approfondie de Human Rights Watch, le sol sur lequel est bâti le camp est pollué au plomb. C’est extrêmement dangereux pour les plus de 700 femmes enceintes et 2.500 enfants qui y vivent sans aucune protection. ”

 

L’infrastructure

L’infrastructure pose également problème: “Les tentes ne sont pas imperméables et laissent passer le vent, il n’y a pas de chauffage ni d’électricité, à la moindre pluie, le camp se transforme en champs boueux et les plans pour rendre le camp ‘prêt à passer l’hiver’ ne sont pas encore mis en œuvre… au mois de mars. ”

Les installations sanitaires sont aussi défaillantes : “Il y a un manque structurel de douches et de toilettes (seulement 180 douches pour 7.000 personnes) et celles qui sont disponibles sont vétustes, défectueuses ou sans eau chaude. ”    

Les distributions alimentaires sont insuffisantes: “On ne compte que 5,8 euros pour 3 repas par jour, frais de transport et d’emballage compris. Il y a aussi trop peu à manger, la nourriture est de mauvaise qualité alors qu’on interdit aux habitant.e.s du camp de cuisiner : ce qui fait que de nombreuses personnes sont sous-alimentées et affaiblies. ” 

Entretemps, le camp a été encerclé de fils barbelés et le dispositif de sécurité a été renforcé. La mobilité des personnes a donc été fortement réduite.

Des médecins examinent un enfant

Aide médicale insuffisante dans ce contexte

Médecins du Monde apporte une aide médicale, un testing COVID et une aide spécialisée aux personnes réfugiées du camp: “ Mais dans ce contexte, l’aide médicale est dans le meilleur des cas un sparadrap sur une plaie. Etre en bonne santé dépend d’abord des conditions de vie : vous avez un toit pour vous protéger, l’accès à une alimentation équilibrée, à l’éducation, aux loisirs ou vivez-vous dans un contexte qui vous procure un stress permanent ? Les conditions de vie des 7.000 hommes, femmes et enfants, qui vivent dans ce camp, soumettent leurs santé physique et mentale à une extrême pression. De plus, le camp compte un grand nombre de personnes fragiles : des jeunes enfants et des bébés, des femmes enceintes, des personnes âgées et souffrant de maladies chroniques.” 

On observe une dégradation inquiétante de la santé mentale et physique des habitant.e.s : il y a de plus en plus de cas de graves problèmes mentaux, de pensées suicidaires et (de tentatives) d’automutilations, y compris chez les enfants. “La façon dont nous abandonnons ces personnes les anéantit mentalement.” selon Médecins du Monde.

Médecins du Monde demande aux Etats membres, aux autorités grecques et à l’Union européenne de ne plus détourner l’attention : les organisations humanitaires publient année après années des chiffres effroyables, des témoignages et des rapports, sans que cela ne permette d’apporter un minimum de dignité à l’accueil de ces personnes. L’organisation plaide pour une politique d’accueil humaine sur place, des routes de migration sûres et légales et une politique de relocalisation ambitieuse dans les pays de l’Union européenne, ainsi qu’une gestion plus efficace des dossiers de demande d’asile.

 


 

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