URGENCE À GAZA

Cette situation ne peut plus durer. Vos dons peuvent faire la différence et aider les populations déplacées à se nourrir, se soigner et recevoir les besoins nécessaires en santé mentale.

 

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Belgique
Personnes en marge de la société

7 mois de soins COVID-19 pour les plus précarisé.e.s de notre pays

Nous sommes désormais dans la deuxième vague et Médecins du Monde s’en inquiète : alors que les mesures se durcissent partout dans le pays, nous constatons que les personnes sans-abri et vivant en marge de la société sont trop souvent oubliées et que les mesures de soutien mises en place lors de la première vague ont été réduites. Et cela aux portes de l’hiver.

Aperçu de 7 mois d’intervention sur le terrain et analyse des insuffisances.

Depuis mars 2020, Médecins du Monde n’a cessé d’offrir des soins médicaux aux personnes les plus précarisées de notre société : des personnes sans-abri, sans papier, migrantes ou vivant dans des squats, des usager.ère.s de drogues et des travailleur.euse.s du sexe.

Lors de la première vague, nous nous sommes mobilisé.e.s pour renforcer nos interventions sur le terrain. Nous avons mis sur pied un centre de jour pour personnes sans-abri à Bruxelles (centre Jacques Brel), ouvert un centre d’hébergement médicalisé pour personnes sans-abri fragilisées à Anvers, nous avons augmenté le nombre de permanences et les lieux de présence du Médibus et adapté nos projets existants aux mesures COVID-19.

Médecins du Monde a pu compter sur l’incroyable engagement des volontaires, dont ceux et celles nouvellement recruté.e.s : depuis mars 2020, ce sont ainsi 400 volontaires et 60 employé.e.s qui travaillent au quotidien pour les soins médicaux mais aussi un appui psychologique et social pour les plus fragiles qui vivent chez nous. Au total, ce sont plus de 7.000 consultations qui ont été données à 3.945 personnes.

(c) olivier papegnies, straatrondes dokters van de wereld bij daklozen

1.370 consultations dans nos projets « sans-abrisme » en Belgique

 

Les équipes mobiles de Médecins du Monde, composées de médecins et d’infirmier.ère.s, se déploient dans les centres d’hébergement pour personnes sans-abri à Ostende, Bruxelles et Anvers. Nous donnons des soins médicaux et nous référons les patient.e.s suspect.e.s d’être infecté.e.s par le COVID-19. Au total, ce sont près de 1.400 consultations qui ont eu lieu depuis mars 2020.

Insuffisances :
  • Le nombre de places d’hébergement pour personnes sans-abri à Bruxelles a diminué. Depuis septembre, la capacité d’hébergement du Samusocial a diminué de 80 places.
  • Les places d’hébergement supplémentaires qui avaient été dégagées  ont diminué : lors de la première vague, ce sont 950 personnes qui pouvaient s’abriter dans 12 hôtels et auberges de Bruxelles. Il y en a aujourd’hui, 380 en moins.
  • La course permanente pour un hébergement: lorsque les personnes introduisent une demande d’hébergement, elles doivent quitter les lieux dès le matin et recommencer leur quête pour la nuit suivante, sans savoir si une place leur sera attribuée le soir. Cette situation occasionne beaucoup de stress supplémentaire pour les milliers de personnes sans-abri qui se retrouvent le jour à déambuler dans les rues sans certitude.

 

De Herstelopvang voor daklozen van Dokters van de Wereld in Antwerpen (c) Marie Monsieur

De Herstelopvang voor daklozen van Dokters van de Wereld in Antwerpen (c) Marie Monsieur

Le centre d’hébergement médicalisé pour personnes malades sans-abri : un exemple à suivre

 

La prolongation du centre d’hébergement médicalisé pour personnes sans-abri d’Anvers est une bonne nouvelle. De nombreux.ses patient.e.s souffrant de maladies chroniques ou affaibli.e.s sont sans-abri à Anvers. C’est la raison pour laquelle Médecins du Monde a mis sur pied un centre d’hébergement médicalisé avec la ville d’Anvers. Un lieu où les personnes sans-abri et malades reçoivent des soins médicaux et psychologiques 24h/24, grâce à une équipe de médecins, d’infirmier et infirmières, et d’assistantes sociales et assistants sociaux. Grâce à notre intervention,  ils et elles évoluent vers une guérison et des perspectives d’avenir. 295 consultations ont pu avoir lieu depuis l’ouverture du centre médicalisé. Le projet a donc été prolongé et déménagera vers un lieu plus adapté.

 

(c) olivier papegnies

Notre Médibus : 657 consultations

 

Depuis 7 mois, notre équipe médicale du Médibus a donné 657 consultations médicales lors des permanences aux abords des gares de Bruxelles. De nombreuses personnes y viennent pour papoter, boire un café ou demander de l’aide. Le Médibus a trouvé sa place depuis longtemps dans les rues bruxelloises. On le voit près des entrées de métro et des gares alors que ses équipes vont aussi à la rencontre des personnes se trouvant dans les rues avoisinantes. Lors de la première vague de COVID-19, nous avons été plus loin, en aidant les personnes sans-abri, les mineurs (non-accompagné.e.s) et les victimes de violences sexuelles à trouver un abri pour la nuit, de l’eau, des installations sanitaires et une aide médicale. Nous avons également distribué des kits d’hygiène à ceux et celles qui ne pouvaient pas investir dans un masque ou du gel hydroalcoolique. 

Insuffisances : 

Au Médibus, nous croisons beaucoup de personnes qui n’arrivent pas à obtenir une place pour la nuit dans un centre d’hébergement. Beaucoup ne prennent même plus la peine de téléphoner au Samusocial. La saturation des centres d’hébergement est particulièrement visible lors des maraudes organisées le soir autour du Médibus. Nous voyons de nombreuses personnes épuisées par les nuits passées dans la rue, une situation rendue encore plus difficile dans le contexte de COVID-19.

medibus (c) olivier papegnies

Nous voyons de nombreuses personnes épuisées par les nuits passées dans la rue, une situation rendue encore plus difficile dans le contexte de COVID-19

humanitaire hub dokters van de wereld (c) kristof vadino
Le Hub humanitaire : 2.428 consultations pour les personnes migrantes dans notre pays

 

Ils et elles sont originaires du Soudan ou d’Erythrée, mineurs non-accompagné.e.s ayant fui une guerre ou un conflit, ou victimes de violences sexuelles. Ce sont des personnes que nous voyons tous les jours au Hub humanitaire pour personnes migrantes. Le Hub a gardé ses portes ouvertes lors de la première vague de COVID-19. Au total, 2.428 consultations médicales ont pu y avoir lieu, durant les 7 derniers mois. Nos patient.e.s migrant.e.s devaient non seulement faire face à l’épidémie de COVID-19 dans les situations les plus difficiles (sans hébergement ni nourriture), mais également avec une menace constante de répression et d’arrestation. 

Insuffisances :  
  • Le public qui fréquente le Hub humanitaire est également victime d’un manque de places d’hébergement et d’hébergement d’urgence. Malgré les recommandations, les places supplémentaires prévues lors de la première vague ont été réduites.
  • Fedasil n’accepte plus les demandes de demandeurs et demandeuses d’asile en présentiel. Les personnes vulnérables se retrouvent ainsi à la rue, sans droit à un hébergement, ayant pour seule option l’offre déjà saturée des centres d’accueil.   
  • Le public du Hub humanitaire ne peut pas respecter les mesures imposées par le gouvernement fédéral concernant le couvre-feu. Ils et elles courent dès lors le risque d’être à nouveau chassés et poursuivis par les services de police.
  • Les personnes qui fréquentent le Hub humanitaire souffrent souvent de légers symptômes psychologiques et ont des passés traumatisants. La deuxième vague actuelle et le manque de soins crée une situation qui risque de ne plus être supportable.

 

Oostendse zorgantenne dokters van de wereld (c)marie monsieur
vrijwilliger dokters van de wereld oostende (c) marie monsieur
Nos antennes locales en Wallonie et en Flandre

 

Médecins du Monde dispose d’antennes de soins à la côte et en Wallonie depuis de nombreuses années. Suite à une réorganisation, des consultations hebdomadaires ont aussi été ouvertes à Ostende, Zeebruges, Bruges, Mons, La Louvière et Namur. Nous y rencontrons surtout des Belges en situation de précarité, sans accès aux soins de santé. Un groupe de personnes encore plus vulnérable dans le contexte d’épidémie de COVID-19. À Ostende et Zeebruges, nous rencontrons également des personnes migrantes.

Au total, depuis 7 mois, 658 consultations ont été menées dans nos antennes de soins en Belgique.

 

Nos centres de soins permanents

 

Ils font partie de nos ‘valeurs sûres’: nos centres de soins permanents de Bruxelles et d’Anvers. C’est ici que nous voyons la plupart de nos patient.e.s toute l’année. Nous leur apportons une aide médicale, les envoyons chez le.la dentiste ou le.la spécialiste, nos assistantes sociales et assistants sociaux les accompagnent pour retrouver ou obtenir un accès aux soins de santé. Au total, durant la première vague de COVID-19, à Anvers et à Bruxelles, 1.779 personnes sans accès aux soins sont venues en consultation chez nous.

La saturation des soins réguliers fait que les centres de soins et les antennes de Médecins du Monde sont confronté.e.s à un afflux de personnes ayant des demandes de soins car elles ne parviennent plus à entrer dans le système de soins réguliers

Insuffisances :
  • L’accès AMU (aide médicale urgente) pour les personnes ne disposant pas de permis de séjour a été assoupli durant la première vague de COVID-19. Les obstacles administratifs inutiles ont été temporairement levés pour cause de force majeure. Un assouplissement qui a permis à nos assistants sociaux et assistantes sociales de pouvoir obtenir beaucoup plus rapidement un accès aux soins pour nos patient.e.s. Mais ces ‘facilités’ ont été supprimées. Beaucoup de communes ont réintroduit les obstacles administratifs rendant difficile l’accès à l’AMU. Nous estimons que ce n’est pas raisonnable dans le contexte sanitaire actuel.
  • La saturation du système de santé régulier impacte sur les centres et antennes de soins de Médecins du Monde, confrontés à un afflux de personnes qui n’arrivent plus à accéder aux soins. Le report de soins était déjà préoccupant pour les personnes en situation précaire avant l’arrivée du COVID-19. Il s’accentue encore avec la saturation du système de santé.

 

 


 

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