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Belgique
Personnes en marge de la société

Soulagée, Médecins du Monde remercie les bénévoles mobilisé.e.s pour le suivi des personnes sans papiers en grève de la faim

Après 60 jours, les 450 personnes sans papier en grève de la faim sur les 3 sites bruxellois ont décidé de suspendre leur action. C’est pour Médecins du Monde un vrai soulagement, car la situation médicale des grévistes était devenue hautement critique. Heureusement, cette grève n’a pas causé de décès, ce qui était une crainte réelle lors des derniers jours et singulièrement depuis une grève de la soif déclenchée par les plus déterminés – ou désespérés – d’entre eux dont près de 70 ont d’ailleurs été emmenés dans différents hôpitaux de la région une fois la grève suspendue.

Médecins du Monde remercie

L’accompagnement médical de Médecins du Monde n’aurait pas été possible sans les 150 bénévoles qui se sont mobilisés sur les 3 sites aux côtés des personnes sans papiers en grève de faim : pour prendre les paramètres, parler avec les grévistes, apporter le matériel nécessaire, prendre des rendez-vous médicaux, etc. Tout cela dans un contexte difficile de tension extrême et de dégradation générale de la santé : accumulation de la fatigue, amaigrissement des corps et des joues, fonte musculaire, complications neurologiques, organiques ou métaboliques pour certains, souffrances psychologiques s’exprimant par du désespoir, des tentatives de suicide ou des lèvres cousues ou encore une grève de la soif par les plus déterminés.

« Je tiens à exprimer ma gratitude à toutes les équipes de Médecins du Monde et singulièrement à chaque bénévole qui a répondu à notre appel et a offert son temps, sa bienveillance et ses compétences pour le suivi des grévistes. Cela a été très intense pour tou.te.s les personnes impliquées et je n’ai pas assez de mots pour les remercier de leur mobilisation de tous les instants », confie Michel Genet, Directeur Général à Médecins du Monde, lui aussi soulagé que la grève de la faim soit suspendue. « Certains bénévoles poursuivent d’ailleurs leur présence sur place pour s’assurer que les besoins psycho-médicaux soient couverts et que le processus de ré-alimentation se passe au mieux » ajoute-t-il.  

 

Médecins du Monde soigne

Début juin, les autorités de santé publique et la haute fonctionnaire de la Région Bruxelles Capitale ont sollicité les interventions d’ONG de santé dont Médecins du Monde, pour alléger la tâche des services d’urgence que les grévistes sollicitaient beaucoup, alors qu’ils sortaient à peine de la 3ième vague de COVID-19.

Etant donné la charge de travail qui pesait sur ses équipes, Médecins du Monde a décidé d’endosser un rôle de coordination et de support aux plus de 150 bénévoles, médecins, infirmier.e.s, kinés, psys, …avec un seul objectif : viser au maximum à la diminution des risques encourus par les grévistes.

Si Médecins du Monde comprend pleinement le désespoir des personnes sans papier, à aucun moment nous n’avons encouragé le recours à une grève de la faim, étant donné le danger réel d’un point de vue de santé dans lequel la privation de nourriture peut conduire les grévistes. C’est d’ailleurs ce que recommande l’ordre des médecins, se basant sur la déclaration de Malte de l’Association Médicale Mondiale.

Concrètement, pendant près de 2 mois, nos staffs et nos bénévoles, mais aussi de nombreuses autres personnes et organisations, se sont relayés pour monitorer la santé des grévistes au quotidien, alerter les grévistes quand ils étaient trop en danger, et les encourager à se faire prendre en charge médicalement - voire dans certains cas à arrêter leur action quand leur santé était sérieusement compromise. Mais nous, comme d’autres, ne pouvions les forcer à une prise en charge médicale sans leur consentement.

 

Médecins du Monde témoigne

Si Médecins du Monde n’a pas de jugement à porter sur le contenu politique de la grève et la réponse qui a été apportée, nous avons dû, alertés par nos équipes présentes sur les 3 sites, prendre la parole publiquement pour informer sur la situation sanitaire, voire le risque de décès.

« Nous espérons que cette grève n’aura pas causé trop de dommages irrémédiables sur les organismes des grévistes, en particulier des plus de 70 personnes qui ont été hospitalisées à la fin de la grève. Après près de 60 jours de privation, la santé est évidemment extrêmement fragilisée et l’on sait que les organes vitaux sont potentiellement touchés », indique le Docteur Michel Roland, ancien Président de Médecins du Monde, qui a suivi de nombreuses grèves de la faim par le passé. « Outre la réintroduction de la nourriture et la reprise progressive de poids, l’état neurologique et psychologique des grévistes sera encore à surveiller de très près ».

Depuis l’annonce de la suspension de la grève de la faim, Médecins du Monde est présente sur les 3 sites avec un staff pour coordonner et des bénévoles pour accompagner et offrir un soutien médical sur place. Au cours de ces derniers jours d’intervention, nous insistons beaucoup sur l’importance d’une réalimentation progressive et nous veillons à réorienter progressivement les personnes qui en ont besoin vers les lieux de consultations disponibles sur Bruxelles : maisons médicales, médecins généralistes et secteur associatif. Jusqu’au week-end dernier, la Croix Rouge de Belgique a par ailleurs assuré un rôle de tri puis de garde pour filtrer les demandes vers le 112 et effectuer une prise de paramètres régulière.

De nombreux acteurs (médicaux, logistiques, administratifs, psychologiques, légaux, etc.) ont été et sont encore actifs sur les 3 occupations bruxelloises mais ce sont aujourd’hui principalement les intervenants sociojuridiques qui sont les plus demandés pour soutenir les grévistes dans la constitution et l’introduction de leur dossier à l’Office des étrangers.

Médecins du Monde espère que le dialogue établi entre les différentes parties permettra de faire avancer la situation des personnes sans papiers.

« Quant à nous, soyons clairs, nous continuerons à apporter des soins médicaux aux personnes exclues du système, qu’elles aient ou non un statut légal sur notre territoire. Et nous continuerons à témoigner des inégalités pour que l’accès à la santé soit un droit effectif pour tous ! », précise Michel Genet, directeur général de Médecins du Monde.

 

Photo : Kristof Vadino

 


 

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